Faisons le point sur quatre mensonges qui sont en fait quatre préjugés souvent entendus de la part de gens qui ne sont pas dans la franchise et qui ne connaissent pas la franchise.
1 – La franchise coûte cher
Ça veut dire quoi la franchise coûte cher ? On mélange le coût et l’apport. Beaucoup de gens confondent les deux termes et je voudrais juste les repréciser :
Qu’est-ce qu’un apport ?
Lorsque vous voyez qu’une franchise demande un apport pour vous lancer, il s’agit d’un pourcentage qui correspond à 10 à 30% d’un projet global qui va comprendre : de l’investissement, les machines, un local, un fonds de roulement donc l’argent dont vous allez avoir besoin pour pouvoir vous lancer, pour pouvoir payer vos collaborateurs, pour acheter de la communication, de la publicité…
L’apport n’est qu’un coût infime de l’investissement global. Si vous partez sur un projet de restauration ou d’hôtel, bien évidemment, ça va coûter très cher. Si en revanche vous investissez dans une franchise de service, pour laquelle le seul investissement sera vous-même, cela ne demande pas grand-chose, peut-être juste d’acheter un ordinateur et un téléphone. L’apport est en conséquence.
Qu’est-ce que le coût ?
Quand on parle de coût dans la franchise, il est important de rappeler à quoi cela correspond. Lorsque vous avez quelque chose à payer à la franchise, il y a deux types de coûts :
Les droits d’entrée : c’est l’argent que vous donnez à la franchise afin qu’elle vous réserve un territoire, qu’elle vous donne tous les outils pour pouvoir démarrer, le nom de l’enseigne, d’éventuels supports de lancement, des plaquettes, des cartes de visite, un certain nombre de choses…
Vous allez pouvoir bénéficier d’une formation et d’un accompagnement dès le démarrage qui font souvent partie des droits d’entrée.
Les royalties : ce sont les redevances qui correspondent à une prestation que vous fournit le franchiseur. Elles peuvent correspondre à ses frais de fonctionnement, à une communication globale sur un territoire, à l’accompagnement au quotidien lorsque des animateurs sont à votre disposition pour vous aider à résoudre telle ou telle difficulté. Et tous ces gens, il faut bien évidemment les payer.
Souvent, les gens n’ont pas conscience des coûts de négociation de partenariats avec de gros prestataires, que ce soit en phase d’aménagement, d’investissement ou au quotidien pour les prestataires divers. La franchise va négocier des coûts hyper compétitifs grâce au volume d’activité du réseau.
Si moi seul j’allais voir ce prestataire ou ce fournisseur, je n’aurais pas ces tarifs-là. Donc effectivement, je verse une redevance pour que des gens de la franchise aillent négocier des choses, m’accompagnent, me forment, mettent en place des campagnes de communication tout au long de l’année. Ce n’est pas de l’argent qui s’envole, c’est de l’argent qui sert au développement de mon entreprise.
Il faut véritablement arrêter avec ce mensonge et cette confusion ! “La franchise coûte cher”, ça ne veut rien dire. Regardez à quoi correspond l’apport que vous allez verser à une franchise.
2 – La vie du franchisé dépend du franchiseur
C’est faux !
Pourquoi c’est faux ? Prenons mon exemple : je suis franchisé et j’ai des commerces physiques. Si demain ça se passe mal ou si simplement je le choisis, je peux très bien faire ce qu’on appelle “tomber l’enseigne”. Cela signifie descendre l’enseigne et en mettre une autre : une enseigne qui sera la mienne que j’aurai créée de A à Z, mais aussi, et ça se passe très régulièrement dans n’importe quel domaine, changer pour une autre franchise. Si vous perdez toute affinité avec votre franchiseur ou si ce que vous avez envie de faire ne correspond plus à ce qu’il est en train de vous proposer, vous avez tout à fait le droit – bien évidemment en respectant votre contrat – de changer d’enseigne.
Ensuite, la deuxième raison pour laquelle ma vie de franchisé ne dépend pas de mon franchiseur est que je peux tout simplement revendre mon business. Si, au bout de quelques années, j’ai envie de faire tout à fait autre chose, je peux très bien revendre à mon franchiseur ou à un autre franchisé mon activité, avec mon fond de commerce. Et si j’ai fait le boulot comme il faut, ce sont des activités qui peuvent se racheter sans aucun problème.
Enfin, ma vie de franchisé ne dépend pas du franchiseur parce que je peux très bien investir l’argent et tous les bénéfices que je vais réaliser avec ma franchise comme je l’entends. Ce peut être dans d’autres business, mais aussi investir dans du patrimoine immobilier, dans la bourse… Les possibilités d’investissement sont illimitées.
Donc, j’aimerais vraiment qu’on arrête de m’embêter sur ce deuxième point : ma vie de franchisé ne dépend pas à 100% de mon franchiseur !
3 – Toutes les franchises sont présentes au salon de la franchise
Lorsque les gens prennent conseil et viennent me voir parce qu’ils sont à la recherche d’une franchise, quand je leur pose la question sur les démarches qu’ils ont entreprises pour rechercher une franchise, leur seule réponse est “je suis allé au salon de la franchise”.
Arrêtez ! Le salon de la franchise est un endroit dans lequel vous devez aller parce que vous allez récupérer plein d’infos, parce que vous allez y rencontrer plein de gens intéressants, parce que c’est une dynamique… J’y vais moi-même depuis dix ou quinze ans donc vraiment le salon de la franchise est un endroit où il faut aller. En revanche, il faut bien avoir en tête que ce ne sont que cinq cents enseignes présentes sur un salon sur deux jours. En France il y a près de deux mille cinq cents réseaux d’enseignes, dont mille neuf cents franchises. Donc mille neufs cents réseaux de franchise versus cinq cent présents au salon de la franchise !
Pour ma part, je suis franchisé avec deux enseignes et elles ne sont quasiment jamais présentes sur le salon. J’ai rencontré la première grâce à des entrepreneurs qui m’ont présenté ce franchiseur et la deuxième est une enseigne qui existe depuis plus de quinze ans et qui a été présente sur le salon de la franchise à deux ou trois reprises seulement, tout en ayant plus de deux cent cinquante points de vente et en étant une franchise hyper dynamique.
Donc si vous souhaitez trouver une franchise, ne la cherchez pas uniquement au salon de la franchise, c’est vraiment très important.
4 – Quand on est franchisé, on est pas libre
“Quand on est franchisé, on n’est pas libre” est la phrase qui revient le plus souvent et celle qui m’embête le plus. Pour reprendre mon exemple, il faut avoir en tête que sur tous mes supports, j’ai une mention en-dessous du nom de l’enseigne qui dit “franchisé indépendant”. Cette notion est extrêmement importante pour moi parce que je suis indépendant sur pleins de sujets.
Alors bien évidemment que quand je prends une franchise, c’est que j’adhère à un concept, j’adhère à une vision du porteur de l’enseigne, j’adhère à la dynamique qui est créée et j’adhère à un réseau. Mais, prenons des cas concrets avec l’obligation qu’a la franchise de me proposer un plan de communication : je peux le suivre à la lettre parce que je n’aurai pas la compétence ou je n’aurai pas les idées pour développer la communication dans mon entreprise. Mais je peux très bien, si je souhaite utiliser mes propres compétences ou si j’ai des spécificités locales, adapter le plan de communication qui me sera donné, ou faire des actions qui seront complémentaires. Je suis libre de prendre ces décisions.
Prenons aussi l’exemple de la gestion des ressources humaines : ce n’est pas mon franchiseur qui recrute pour moi, ce n’est pas lui qui va former mes collaborateurs, qui va faire les entretiens d’embauche à ma place. Donc je suis aussi libre de recruter et de manager mes équipes comme bon me semble.
Il est vraiment important de reclarifier ce sujet. Un franchisé est un indépendant libre. Il y a bien évidemment des règles de vie comme dans toute communauté d’entrepreneurs, des règles de fonctionnement pour que ça se passe bien et un concept qui est défini et, pour que l’image soit la même partout, on se doit de la respecter.
5 – Conclusion
La franchise m’a aidé à franchir énormément de caps, j’ai créé ma première entreprise en 2009, j’avais 26 ans, je l’ai fermée au bout d’un an parce que j’ai fait pas mal d’erreurs au niveau de la gestion. La deuxième entreprise que j’ai lancée, toujours seul, j’ai dû tout créer, en partant de zéro : le concept, l’idée, les partenariats, les négociations avec les prestataires et même si j’ai appris énormément de choses, j’ai pris aussi beaucoup de temps à la lancer.
Et enfin, à 28 ans, j’ai ouvert ma première enseigne en franchise et c’est grâce à ça qu’aujourd’hui, je suis multi entrepreneur, je suis investisseur et je suis à la tête d’une entreprise d’une quarantaine de personnes.
Donc, il faut faire attention à ce que l’on dit de ce mode d’entrepreneuriat qu’est la franchise parce que pour ma part, elle m’a apporté énormément et j’espère qu’elle vous apportera autant qu’à moi.
A très vite !