Cet article, “La psychologie des grands entrepreneurs”, s’inspire des travaux de Thami Kabbaj, qui fait partie des gens que je suis de près. J’apprécie beaucoup son énergie et j’ai eu la chance de suivre l’une de ses grosses formations.

Le lien entre les traders et les dirigeant entrepreneurs

Dans une vidéo traitant de la psychologie des grands traders, j’ai compris qu’il y avait quelques passerelles, ou plutôt de nombreuses passerelles entre les traders et les dirigeants entrepreneurs. C’est la raison pour laquelle j’ai souhaité aborder ce sujet parce qu’il me semble que beaucoup de conseils sont valables pour les uns comme pour les autres.

Je me suis donc basé sur un livre que Thami Kabbaj a écrit il y a déjà quelques années mais qui est toujours d’actualité.  Ce livre traite de la psychologie des traders et j’en ai extrait trois points qui me semblent intéressants.

I] La gestion des émotions

L’énorme stress que subit un entrepreneur engendre de nombreuses émotions qu’il faut apprendre à gérer.

Les sources d’anxiété sont multiples : une absence de bons résultats ; la gestion de trésorerie qui se tend un petit peu parce qu’on a des factures qui arrivent plus vite que l’argent ne rentre ; le stress lié à la relation avec des collaborateurs ou des partenaires ; etc … Tout dirigeant entrepreneur trouve facilement de nombreux exemples à donner. 

Dans ce domaine, il n’y a pas de recette clé en main pour entreprendre tout en gérant ses angoisses et ses peurs. Nous sommes tous différents en ce qui concerne la gestion des émotions. Ce qui fait que chacun doit trouver sa solution. Il ne faut se fermer aucune porte en la matière : un journal intime, la méditation, voir un psychologue ou un psychanalyste, les balades en pleine nature… Tout est bon, tant que vous trouvez ce qui vous permet de canaliser vos émotions et d’entreprendre avec plus de sérénité. Ça peut être aussi une méthode particulière pour gérer les événements sur le moment … 

La mienne, celle que j’ai utilisé dans mes différentes entreprises, consiste à revenir systématiquement à la base. Dès que tu es un peu bousculé, reviens à des choses très pragmatiques, très factuelles. Je me suis en fait servi de mon expérience de la pratique des arts martiaux et des sports de combat pour lesquels j’utilisais cette méthode. À partir de là, la prise de décision est extrêmement facilitée. Si effectivement tu fais abstraction de toutes les choses qui ne sont pas factuelles, il est beaucoup plus facile pour toi de prendre des décisions et de gérer ces situations de stress.

II] Se méfier de l’excès de confiance

Effectivement, quand tu as de la réussite dans un projet ou plus globalement, quand ta boîte fonctionne plutôt bien, tu peux avoir tendance à  penser que tout est acquis et que, ad vitam aeternam, tout se passera bien. 

Il faut vraiment faire attention à ne pas être dans l’excès de confiance. Il ne faut jamais penser qu’un marché, un business ou ton produit est indéboulonnable et que, parce que tu es leader depuis cinq ou six ans, personne ne pourra jamais venir te chercher sur ton terrain. Il faut vraiment se méfier de cela. Bien sûr qu’il faut fêter les réussites. À titre personnel, j’ai mis du temps avant de fêter mes belles victoires, mais c’est vraiment très important de repartir rapidement au travail. 

À l’image de notre équipe de France de football, qui a gagné la coupe du monde en 2018. Peu de temps après leur victoire, tous les membres de l’équipe de France sont repartis au charbon, ils jouent dans leurs équipes, en ligue 1, en Premier League… Ils sont repartis de zéro, en faisant abstraction de leurs précédentes victoires. 

J’aimerais te donner deux conseils en plus pour pouvoir travailler sereinement, tout en combattant cet excès de confiance. 

Conseil numéro 1 : réviser ses objectifs

Malgré cette réussite, malgré une belle performance, est-ce que tous les objectifs ont été atteints ? Parce que si les objectifs n’ont pas été atteints, il faut que tu te remettes en question, il faut que tu ailles chercher le pourquoi. 

Si par exemple tu as réussi à faire signer un client, mais au lieu de lui faire une vente à 50.000 €, tu n’as réussi qu’à lui signer 40.000 € de facture, tu dois te poser des questions pertinentes :

  • Pourquoi n’as-tu pas réussi à lui vendre plus ?
  • Pourquoi n’as-tu pas fait de vente additionnelle ?
  • Est-ce que tu lui as proposé vraiment ce dont il avait besoin ?

 

Il faut vraiment te remettre en question. Même si c’est quand même une belle victoire, il faut réussir à te poser ces questions-là. 

A contrario, si jamais tu as réussi à atteindre tes objectifs, il faut peut-être que tu te poses la question des prochains objectifs, où veux-tu aller ? Ces 50.000 €, c’est déjà très bien, mais est-ce que tu ne peux pas aller chercher d’autres objectifs un peu plus élevés ?

Conseil numéro 2 : vérifier que le cadre du contrat a été respecté

Le deuxième conseil que je vais te donner, concernant cet excès de confiance dans la réussite est de t’interroger sur le respect du cadre que tu t’étais fixé.

 Reprenons cet exemple des 50.000 € de vente : as-tu par exemple respecté le budget qui t’avait été donné ? En terme de communication, en terme de moyens utilisés : as-tu respecté ce cadre-là, as-tu bien respecté les délais ? Ton client a-t-il bien été livré en temps et en heure ? 

Il faut te poser cette question du respect du cadre parce que si effectivement, tu n’as pas respecté un cadre donné, ou les valeurs de ton entreprise, ou la vision, ou une charte ? Il faut remettre tout cela en question. La victoire que tu as réussi à obtenir n’est peut-être pas si glorieuse. Et si oui, si effectivement, tu as respecté un cadre donné, et bien on peut peut-être se poser la question de savoir si ce n’était pas trop confortable. Est-ce que tu n’avais pas trop de moyens pour réaliser cet objectif, ou est-ce qu’effectivement, ce n’était pas trop facile ? 

Donc malgré une réussite, il faut quand même que tu te remettes en question parce qu’il faut repartir au charbon et on n’est jamais arrivé lorsqu’on entreprend et lorsqu’on dirige une entreprise.

III] Le comportement moutonnier

Thami Kabbaj aborde ce point dans la bourse et dans le trading, mais le comportement moutonnier est le même quand on est entrepreneur et dirigeant d’entreprise. Et il se manifeste en réalité dans les prises de décisions ! 

Lorsque tu diriges, tu dois prendre une décision : est-ce que tu vas faire comme tout ce que font tous les autres dirigeants ou comme ce qui est tendance de faire ? Ou est-ce que tu vas prendre des décisions qui seront un peu plus alignées sur ta vision et tes valeurs ? 

  • Ça peut être dans la posture : en tant que dirigeant entrepreneur, la posture veut qu’on soit bien rasé, en pantalon, en costard cravate. Vas -tu t’aligner ou vas-tu suivre ton propre chemin – un peu comme moi – en baskets ? Faut-il que tu respectes la chemise, un costume cravate et une posture qui sera un peu moins décontractée ?
  • Ça peut être dans la création de business : en tant qu’entrepreneur, comme beaucoup – c’est peut-être ton cas – j’ai souvent beaucoup d’idées de business. Et quand j’en parle à des gens de mon entourage, on me regarde un peu de travers, “t’es sûr ? c’est pas tendance, c’est contre-courant…”. Est-ce qu’il faut que je suive le courant ou faut-il effectivement que je tente de nouvelles aventures et de nouveaux business ? 

Il est vraiment important de ne pas avoir ce comportement moutonnier. Soyons clair, il m’arrive aussi régulièrement d’avoir envie de suivre un petit peu le courant. Il m’arrive aussi d’être dans cette dynamique-là mais, lorsque tu décides de suivre un courant ou de prendre une décision, en dehors de ton environnement, il est important de rester aligné avec ta vision, aligné avec tes valeurs.

En conclusion

Je voulais vraiment attirer ton attention sur ce sujet car la psychologie – lorsque tu es dirigeant, entrepreneur, lorsque tu es créateur d’entreprise – est vraiment quelque chose qui est très important. Il est fondamental de prendre le temps de travailler sur ce sujet. 

Il y a deux approches, tu peux travailler en allant voir des coachs qui vont te faire travailler sur la posture, mais il y a aussi de vraies techniques pour combattre tous ces sujets qui peuvent être un peu sensibles.

Ce sont des points que l’on aborde dans notre programme “Devenir Entrepreneur Franchisé” éligible au CPF que nous mis en place :

https://franchisesucces.fr/formations/